L’impact de l’exposition à des facteurs environnementaux, des polluants et des particules à l’issue de la grossesse clinique pour la mère et l’enfant et les résultats biochimiques moléculaires chez la mère et l’enfant.

Entretien avec Leen VAN DEN EEDEN

Pourquoi vous être intéressée à un tel sujet ?

Parallèlement à mes études de sage-femme, j’ai étudié les sciences biomédicales, car j’ai toujours été intéressée par l’environnement et son impact sur la santé. En outre, les particules émises par les véhicules sont une thématique d’actualité majeure ! Par exemple, le permis d’urbanisme pour la jonction Oosterweel qui doit permettre de terminer la construction du ring d’Anvers – la rocade autoroutière de la ville – est actuellement en discussion. Près de mon lieu de résidence, un projet à l’étude prévoit de relier deux autoroutes importantes… Enfin, les femmes enceintes sont très vulnérables et s’inquiètent dès qu’il s’agit de la santé du bébé qu’elles portent.

 

Existe-t-il déjà beaucoup d’études sur ce sujet ?

Récemment, une enquête a été réalisée sur les particules, mais pas dans le contexte spécifique de la Flandre. Cela étant, nous avons à ce jour assez de preuves pour établir un lien avec les troubles de l’hypertension et le diabète gestationnel qui représentent de graves complications lors d’une grossesse, aussi bien pour la mère que pour son enfant.

 

Comment mesurez-vous l’impact de l’exposition aux particules ?

De manière tout à fait innovante, en allant plus loin que les méthodes classiques utilisées pour analyser la qualité de l’air. La Société flamande de l’environnement (SFE) a en effet quadrillé la Flandre pour mesurer les particules contenues dans l’air. Cependant, le trajet que réalise la femme enceinte entre son domicile et son lieu de travail n’a pas été pris en compte dans ces mesures. Le but de notre recherche est de corréler les données obtenues par la SFE et des paramètres pouvant servir de bio-marqueurs. Pour ce faire, nous avons demandé des prélèvements urinaires et sanguins ainsi que des échantillons de cheveux aux participantes. Nous pourrons ainsi observer s’il y a eu des modifications génétiques à la suite de l’exposition aux particules et aux facteurs environnementaux.

 

Quels conseils sont aujourd’hui donnés aux femmes enceintes ?

Les recommandations actuelles des autorités ne sont pas adéquates et en outre, les informations ne sont relayées que par les médias : par exemple, rester à l’intérieur les jours de forte concentration d’ozone, éviter des efforts démesurés…

 

Que représente pour vous le prix de la Fondation Mustela ?

J’ai commencé cette recherche par intérêt personnel, parallèlement à mon travail à mi-temps. Je ne bénéficie d’aucune aide financière. Je suis donc très contente d’avoir obtenu ce prix. Outre le fait que cette somme m’aidera à réaliser les tests en laboratoire, cela signifie également que mon idée est bonne… J’espère que d’autres sages-femmes sauront s’en inspirer et qu’il y aura encore plus de recherche en maïeutique !